Le don de sperme est une pratique de prélèvement des cellules reproductrices : les spermatozoïdes. Certains couples souhaitent fonder une famille et avoir des enfants, cependant ils sont parfois en incapacité de concevoir. En France, il se fait de manière anonyme et gratuite, sur la base du volontariat. Le couple receveur ne dévoile, pas davantage, son identité au donneur et ne lui offre rien en échange. Toujours en France, le don de sperme est encadré par la loi et se déroule dans des organismes ou des établissements de santé à but non lucratif.

Le don de sperme a été élaboré aux Etats-Unis, en 1884, par le Dr William Pancoast. Les premières naissances conçues, grâce à la congélation des spermatozoïdes, datent, quant à elles, de 1953. Enfin, les CECOS – Centres d’Etude et de Conservation des Œufs et du Sperme – ont vu le jour en France, en 1973. C’est le lieu où les cellules reproductrices sont congelées et conservées. On y vérifie aussi leur fiabilité, pour éviter les maladies infectieuses ou les maladies génétiques.

Fonctionnement. Le don de sperme s’adresse à des couples qui ne peuvent pas avoir d’enfant. Parfois, l’homme ne possède pas, naturellement, de spermatozoïdes, on parle alors d’azoospermie. D’autres cas de figures entraînent l’infertilité, comme des spermatozoïdes présentant des anomalies, ce qui arrive parfois quand le patient a subi un traitement lourd, par exemple, une chimiothérapie. Enfin, le don de sperme s’adresse aussi aux parents qui risquent de transmettre une maladie génétique grave à leur enfant. Le donneur, quant à lui, doit être majeur, âgé de moins de 45 ans et en bonne santé.

 

Flacon de sperme dans une main

 

Le prélèvement se fait au sein d’une clinique ou d’une banque de sperme. Chaque recueil se fait par masturbation, après 3 à 5 jours d’abstinence. Le premier échantillon permet d’étudier la résistance du sperme à la congélation, mais aussi, de vérifier qu’il n’y a aucune infection. Les médecins établissent alors le nombre de prélèvements nécessaires. Les spermatozoïdes sont congelés et conservés dans des paillettes, placées ensuite dans l’azote liquide à -196 °C.

Comment recevoir un don?

Les premières démarches. Actuellement en France, le don de sperme, encadré par la loi, ne concerne que les couples hétérosexuels, en âge d’avoir des enfants. Ces derniers ont recours à la PMA, s’ils présentent une infertilité pathologique, qui a été préalablement constatée par le corps médical, ou si l’une des personnes du couple est porteuse d’une maladie grave, pouvant être transmise à l’enfant ou au conjoint.

Avant de se lancer dans une démarche de don de sperme, il faut se renseigner auprès des centres et cliniques spécialisés. Il existe 23 CECOS – Centre d’Etude et de Conservation des Œufs et du Sperme – implantés dans des Centres hospitaliers français. Ils accueillent tous une équipe médicale pluridisciplinaire, avec des médecins, des biologistes chercheurs, des psychologues et des généticiens. On y trouve également des plateformes de cryobiologie, pour la conservation des cellules reproductrices. Les CECOS accueillent les couples et les guident dans leur démarche de procréation médicale assistée, avec don (la PMA). Ils auront ensuite la possibilité de faire appel à une Insémination artificielle ou à une Fécondation in vitro.

Les différentes méthodes. Il existe différentes façons d’avoir recours à la PMA. La technique la plus simple et la plus ancienne est l’Insémination artificielle. Elle est, en effet, réalisée sans hospitalisation. Le médecin utilise un fin cathéter pour déposer directement les spermatozoïdes à l’intérieur de l’utérus. Le sperme a été préalablement recueilli par don et préparé pour le jour de l’insémination. Les gamètes remontent ensuite naturellement vers les trompes, afin de rencontrer l’ovocyte. La fécondation se déroule alors « in vivo », c’est-à-dire à l’intérieur du corps de la femme.

L’autre méthode est « in vitro », à l’extérieur du corps. Cette technique de fécondation est plus délicate à réaliser et comporte plusieurs étapes. Après avoir reçu un traitement hormonal, la patiente subit une ponction folliculaire, sous anesthésie générale ou locale. La fécondation se déroule ensuite en laboratoire où des spermatozoïdes, conservés en paillettes, sont décongelés, dans le cas d’une PMA avec don. L’embryon fécondé est ensuite transféré dans l’utérus de la mère.

Les tests médicaux à effectuer en amont du don

Les premiers rendez-vous. Avant de faire un don de sperme, le donneur doit se soumettre à un premier rendez-vous de vérification, ainsi qu’à une batterie de tests médicaux. Lors du premier rendez-vous, il s’agit de rencontrer un médecin et de répondre à toutes les questions relatives au don. Les modalités pratiques sont clairement évoquées, c’est le moment de vérifier que la personne accepte à 100 % de donner ses cellules reproductrices. Un formulaire de consentement est signé par le donneur, mais aussi par sa conjointe, si la personne vit en couple.

Avant d’effectuer le recueil de spermatozoïdes, le donneur doit informer les médecins de ses antécédents personnels et familiaux, mais surtout effectuer des tests médicaux. En effet, le donneur doit répondre à plusieurs critères. D’une part, il doit être majeur, âgé de moins de 45 ans et être en bonne santé. Une prise de sang permet de déterminer son groupe sanguin, nécessaire en cas de problème médical chez l’enfant à naître. Une consultation génétique et caryotype est également nécessaire, pour vérifier que le donneur ne possède pas de maladies héréditaires.

Les tests sérologiques. Le donneur doit prouver son bon état de santé en présentant des tests sérologiques. Le dépistage est simplement prescrit par le médecin généraliste, ou se fait anonymement et gratuitement dans les centres spécialisés. Cet examen permet de vérifier l’absence de maladies sexuellement transmissibles, notamment le VIH (Sida). Si le donneur a pris un risque, il doit effectuer le dépistage 6 semaines après la relation sexuelle.

Le donneur effectue, après cette série d’examens, un premier recueil. Il sera vérifié et les caractéristiques des spermatozoïdes étudiées. Ce prélèvement peut être fait lors du premier rendez-vous, avec le médecin. Toutes ces étapes sont nécessaires au bon déroulement du don de sperme et permettent d’assurer un maximum de chances et de sécurité pour la femme du couple receveur.

Les spécificités de la France

Les conditions pour le donneur. Le don de sperme est entouré d’un certain nombre de règles liées au donneur. Le prélèvement et l’utilisation des cellules reproductrices sont soumis à des normes, spécifiques à la France. Pour commencer, le donneur doit être majeur, âgé de moins de 45 ans et en bonne santé. Pour cela, il est soumis à une batterie d’examens sanguins, avant de pouvoir donner son sperme. Les médecins vérifient ainsi qu’il n’est pas porteur de maladies graves et/ou génétiques. Si le donneur est en couple, la personne avec laquelle il vit doit aussi signer un consentement par écrit.

En France, le donneur de sperme préserve son anonymat, au même titre que le couple de receveur. Il ne reçoit aucune rémunération – le don est gratuit – seuls les frais de transport et d’hébergement sont pris en charge, si besoin. Pour que le don soit légal, il ne peut se pratiquer que dans un organisme ou un établissement de santé à but non lucratif. A noter que seuls les couples hétérosexuels ont le droit de bénéficier du don de sperme.

Les CECOS. Les Centres de Conservation des Œufs et du Sperme sont implantés dans les CHU – Centres Hospitaliers Universitaires – et offrent les moyens nécessaires pour encadrer le don de sperme. Tout y est mis en œuvre pour gérer les dons et aider les couples de receveurs à procréer. Une équipe dédiée y travaille, constituée de médecins, généticiens, biologistes, psychologues et divers techniciens. En France, il en existe actuellement 23, répartis sur tout le territoire. Ils sont tous associés à des équipes de recherche et d’enseignement, afin de faire avancer les techniques de préservation des cellules reproductrices.

Au sein de chaque CECOS, une plateforme de cryobiologie permet de conserver le sperme. Les spermatozoïdes recueillis y sont conditionnés dans des paillettes, puis congelés dans de l’azote liquide à -196 °C. Ils restent alors en laboratoire jusqu’à être attribués à un couple de receveurs, en vue d’une procréation par insémination artificielle ou fécondation in vitro.

La législation en cours

Encadrement de la loi. En France, le don de sperme est scrupuleusement encadré par la loi ; il est régi par la loi de bioéthique de 1994. La réception, la préservation et la gestion des dons de cellules reproductrices – spermatozoïdes et ovocytes – sont effectuées par la Fédération Nationale des CECOS, les Centres d’Etude et de Conservation des Œufs et du Sperme. Elle regroupe tous les centres publics, autorisés à recueillir le don de gamètes et à organiser la distribution des paillettes.

Les femmes célibataires et les couples homosexuels n’ont pas accès aux CECOS ; seuls les couples hétérosexuels peuvent bénéficier du don. Il s’agit de personnes ne pouvant pas avoir d’enfant pour causes médicales. Le choix du don prend en compte les caractéristiques physiques souhaitées par les futurs parents. La couleur des cheveux, de la peau et le groupe sanguin sont choisis, afin d’éviter un trop grand contraste entre l’enfant à naître et les parents. Un seul don ne peut pas permettre la naissance de plus de dix enfants.

Le statut du donneur. Le don de spermatozoïdes est volontaire, donc la personne ne reçoit pas de contrepartie financière et doit se soumettre entièrement aux normes qui l’encadrent. Le donneur doit avoir moins de 45 ans (mais être tout de même majeur) et en bonne santé. Avant d’effectuer le prélèvement, il doit se soumettre à des examens médicaux, notamment la recherche d’infections (hépatite B ou C, Sida). Une enquête généalogique permet de dépister les maladies transmissibles et son groupe sanguin sera divulgué.

En revanche, le donneur conserve son statut anonyme, comme le couple de receveurs. Même si la question de la levée de l’anonymat est actuellement posée par plusieurs associations d’enfants nés du don, la loi conserve ce statut. Depuis juillet 2011, le donneur ne doit plus nécessairement être déjà parent. Cette nouvelle législation est actuellement en attente du décret d’application. Enfin, il est utile de rappeler que le don direct de sperme frais et l’insémination artisanale sont interdits par la loi. Les donneurs privés et les couples qui souhaitent en bénéficier ne sont donc protégés par aucune législation.