La PMA pour les femmes seules en France

Les femmes célibataires sont de plus en plus nombreuses à choisir de faire un bébé toutes seules grâce aux techniques de procréation médicalement assistée (PMA). Insémination artificielle avec don de sperme, fécondation in vitro (FIV) avec sperme de donneur et/ou don d’ovocytes ou encore l’accueil d’embryons, les traitements de fertilité sont nombreux.
Toutefois, les choses sont loin d’être simples puisque les Françaises seules n’ont toujours pas accès à l’AMP, même si la loi est peut-être sur le point de changer.
L’occasion pour nous de faire le point sur les techniques pour tomber enceinte lorsque l’on est une femme seule et sur les lois en France.

PMA pour femmes célibataires : que dit la loi française ?

En France, les femmes célibataires comme les couples de femmes ne peuvent avoir recours à la procréation médicalement assistée, également appelée Aide Médicale à la Procréation (AMP).
Encadrée et définie par les articles L. 2141-1 et suivants du code de la santé publique, la PMA est exclusivement autorisée pour les couples hétéros mariés, pacsés ou en concubinage depuis 2 ans. Elle concerne uniquement ceux souffrant d’une infertilité médicalement constatée ou risquant de transmettre une maladie génétique à leur bébé.

 

vecteur illustration mère tenant bébé fils

 

L’ouverture de la PMA à toutes les femmes en 2018 ?

Vous en avez certainement entendu parler. La procréation médicalement assistée pour toutes est une promesse de campagne d’Emmanuel Macron. Au début de l’été 2017, l’ouverture de la PMA aux femmes célibataires et aux couples lesbiens a d’ailleurs reçu un avis favorable du Comité consultatif national d’éthique (CCNE). Depuis le 18 janvier 2018, les Etats généraux de la bioéthique sont lancés pour en débattre, en préalable à la révision des lois de bioéthique prévue fin 2018.
Ainsi, dans un futur proche, il est possible qu’une loi autorise les femmes seules à avoir recours à une insémination artificielle ou fécondation in vitro avec donneur en France, ce qui n’est pas le cas actuellement.

Comment bénéficier de la PMA quand on est une femme seule ?

Si en France certains médecins ont reconnu avoir aidé des célibataires à tomber enceintes, la pratique est pourtant illégale. C’est pour cela que de nombreuses Françaises se tournent vers l’étranger pour enfin fonder leur famille.
Elles peuvent notamment faire une insémination artificielle avec sperme de donneur, recevoir un don d’ovocyte et faire une fécondation in vitro en Belgique où les femmes seules mais aussi les couples de lesbiennes ont droit aux mêmes traitements que les couples hétérosexuels infertiles. Par ailleurs, dans ce pays, le don de sperme/d’ovocyte non anonyme est légal.
Certaines femmes choisissent de faire une FIV en Espagne, où les lois sont également plus souples et le temps d’attente pour bénéficier d’un don d’ovocytes plus court. D’autres s’envolent quant à elles pour le Danemark, la Grèce ou encore le Royaume-Uni.
A noter : une femme célibataire qui suit un traitement de PMA à l’étranger ou a recours à des pratiques non encadrées par la loi ne sera pas remboursée par la sécurité sociale.

Quelles techniques de PMA pour faire un bébé sans partenaire ?

Les célibataires souhaitant devenir mamans ont le choix entre plusieurs techniques de PMA. Cette décision dépendra de leur âge, leur fertilité, mais aussi de leur budget. Ainsi, une femme sans partenaire et avec des trompes bouchées effectuera une fécondation in vitro (FIV) avec don d’ovocytes et don de sperme. Ce traitement est l’un des plus onéreux.
Une femme sans problèmes de fertilité pourra concevoir via une insémination artificielle avec don de sperme, une technique de procréation moins chère.

Insémination artisanale non médicalisée

De nombreuses futures mamans solos choisissent de tomber enceinte via une insémination artificielle artisanale, c’est-à-dire non médicalisée et à leur domicile. Pour cela, la femme peut se procurer du sperme de donneur congelé dans une banque de sperme privée. Le donneur peut également être un ami ou une personne rencontrée sur internet.
Cette technique consiste à injecter le sperme à l’aide d’une seringue sans aiguille ou d’une pipette dans le vagin pendant l’ovulation.
Attention, l’insémination artisanale est illégale en France. Par ailleurs, le don de sperme doit être anonyme, volontaire et gratuit et s’effectuer dans le cadre d’un des Centres d’Etude et de Conservation des Œufs et du sperme (CECOS).

Insémination artificielle avec sperme de donneur (IAD)

Faire un bébé sans partenaire est possible grâce au don de sperme et notamment via une insémination artificielle avec sperme de donneur (IAD). Comment ça marche : Le médecin prescrit généralement une stimulation ovarienne en complément de l’insémination. Ensuite, après avoir déclenché l’ovulation par un traitement hormonal, le sperme est introduit dans l’utérus par le biais d’un cathéter.
Malheureusement, comme expliqué plus haut, les femmes célibataires ne peuvent avoir recours à la PMA en France, et donc à une insémination artificielle médicalisée.

Fécondation in vitro avec donneur de sperme

Si l’insémination artificielle échoue à plusieurs reprises, ou si les trompes de Fallope sont bouchées et non perméables, ou encore si la patiente nécessite un don d’ovocyte, une autre possibilité est de concevoir par FIV. Cette technique de procréation consiste à organiser la rencontre entre les spermatozoïdes et les ovocytes en laboratoire et donc de permettre la fécondation.
Pour cela, après une stimulation ovarienne, plusieurs follicules ovariens sont ponctionnés via une opération chirurgicale sous anesthésie locale ou générale. Ensuite, chaque ovocyte est fécondé par les spermatozoïdes (de donneur, dans le cas présent) dans une boîte en verre. Une fois suffisamment développés, les embryons sont transférés dans l’utérus de la patiente.

Fécondation in vitro avec don de sperme et d’ovocytes (FIV double don)

En cas de réserve ovarienne faible, d’absence d’ovocytes, lorsque les ovocytes présentent des anomalies ou lorsqu’il y a un risque de transmettre une maladie génétique à l’enfant, il est possible de faire un bébé avec un don d’ovocyte.
Comme avec la FIV avec sperme de conjoint ou de donneur, les ovocytes de la donneuse sont fécondés in vitro, c’est-à-dire dans un laboratoire, avec les gamètes males. Cette fois-ci, puisque les ovocytes proviennent d’une donneuse, la future maman n’aura pas besoin de stimulation ovarienne.
Celles qui cherchent à devenir mères célibataires peuvent faire une fécondation in vitro avec don d’ovules ET de sperme. On appelle cela une FIV double don (ovocytes + spermatozoïdes), une pratique illégale en France.

Le don et l’accueil d’embryons

Les futures mamans solos peuvent également bénéficier d’un don d’embryon pour tomber enceinte. Il s’agit en fait des embryons non utilisés et conservés par d’autres femmes lors de leurs FIV. En effet, les patientes peuvent décider d’en faire profiter d’autres personnes cherchant elles aussi à fonder leur famille.
Cette pratique permet d’éviter les étapes de la stimulation ovarienne et de la ponction folliculaire. En premier lieu, la patiente devra suivre un traitement hormonal pour préparer l’endomètre. Ensuite, les embryons sont décongelés puis transférés dans l’utérus.

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