Après la Belgique, c’est au tour du Canada de sonner l’alerte séminale : ses banques de sperme font elles aussi face à une pénurie de donneurs, les obligeant à importer des semences principalement depuis les États-Unis. Elles rappellent donc au gouvernement ses promesses de réforme.
Tout a basculé en 2004. Jusqu’alors, les donneurs étaient rémunérés à hauteur d’environ 50 $ l’échantillon de sperme (37 €) et 80 % du sperme utilisé sur le territoire était canadien. Mais la loi sur la procréation assistée adoptée il y a dix ans a rendu illégale toute rémunération des donneurs, un acte passible depuis de 500 000 $ d’amende (367 000 €) ou dix ans de prison. Sauf que, comme partout dans le monde, la demande n’a, elle, cessé de croître. Les banques de sperme se sont alors tournées vers l’étranger, les États-Unis mais aussi l’Europe, et ne proposent plus que 5 % à 10 % d’échantillons canadiens. Un problème pour les femmes et les couples désireux de trouver un donneur répondant à certains critères ethniques.
L’exemple de la banque de sperme britannique
Un paradoxe aussi : les donneurs des échantillons de sperme importés et utilisés sur le sol canadien peuvent être, eux, rémunérés selon la législation en vigueur dans leur propre pays. Ce que le Canada cherchait à éviter… Il se dit d’ailleurs que des milliers de dollars sont ainsi perdus au profit de donneurs étrangers. Le président de la Société québécoise de fertilité et d’andrologie, Dr François Bissonnette, parle même d’hypocrisie, d’autant que les banques canadiennes ont les moyens de rétribuer ces dons. Il appelle le gouvernement à autoriser une rétribution suffisante pour recruter ces donneurs, comme en Angleterre où, il y a quelques années, leur rémunération avait été rétablie après l’avoir abolie, au vu de la pénurie engendrée. Mais le ministère de la santé canadien n’a pour le moment aucune intention de bouger les lignes.
1 Commentaire
15/08/2014
Le problème avec le don de sperme c’est que la receveuse n’est pas dans la même situation que les autres receveurs.
Dans le cas d’un don de sang ou d’organes par exemple, le receveur n’a pas la choix, sa seule possibilité médicale est de recevoir un don. Cela peut pousser à donner.
Les sentiments ne sont pas indispensables pour faire un rapport sexuel. Il en résulte que toute femme peut faire un enfant avec un homme qu’elle n’aime pas, pour peu qu’elle se donne la peine! Du coup, face à celles qui ne veulent concevoir le rapport sexuel QUE dans l’amour, on a du mal à les considérer comme des personnes en détresse et donc l’envie de les aider en leur faisant un don ne va pas de soi! C’est comme faire un cadeau à un riche quand on est pauvre! Si on ajoute à cela le fait que les pays demandeurs sont des pays matérialistes, la pénurie de don dans ces conditions n’est pas du tout étonnante!
Dans les mariages arrangées (pratique ancienne en Occident mais actuelle dans beaucoup d’autres pays) l’amour est facultatif et pourtant des enfants naissent.
Tant que l’envie d’enfant sera plus faible que le culte du sentiment amoureux on peut toujours attendre qu’un bon samaritain se présente!
Question de choix…ou de volonté!