La pratique est illégale en France et pourtant vous en avez peut-être déjà entendu parler, voire lu sur un forum de discussion ou un site spécialisé. Le don de sperme naturel pour tomber enceinte, voici ce que proposent de nombreux hommes sur internet. Si les propositions sont nombreuses, les demandes le sont tout autant et de plus en plus de femmes célibataires, de couples lesbiens et de couples infertiles y ont recours. Il suffit de taper « insémination naturelle » sur Google pour le constater.

Mais au juste, le don de sperme naturel, c’est quoi exactement ? Comment le don se passe-t-il et à quoi faut-il s’attendre ? Enfin, cette méthode dite naturelle est-elle risquée ? Laissez-nous vous guider.

 

Couple allongé dans son lit après avoir fait l’amour

 

Don de sperme naturel ou semi-naturel, kézako ?

La méthode naturelle est ni plus ni moins un rapport sexuel entre l’homme et la femme. Le but est d’obtenir une grossesse, généralement gratuitement. Pour augmenter les chances de tomber enceinte, il faut programmer le don au moment de l’ovulation, la période pendant laquelle la fécondation est possible.

Souvent, le donneur et la receveuse se sont rencontrés sur internet via un forum ou sur un site spécialisé. Ils peuvent se voir une première fois en face à face pour vérifier si ça « clique » entre eux. Le donneur et la receveuse se retrouvent ensuite généralement soit dans une chambre d’hôtel soit à leur domicile pour procéder à l’insémination naturelle.

Cependant, cette méthode dite naturelle qui implique un rapport intime ne convient pas à toutes et à tous. D’autres préfèrent une autre technique appelée méthode semi-naturelle ou encore dépositoire. Pour résumer, la pénétration a lieu uniquement au moment de l’éjaculation, c’est pour cela qu’elle est dite « dépositoire ». Il n’y a pas de va et vient, c’est moins intime.

Pourquoi avoir recourt à un don de sperme naturel ?

La procréation médicalement assistée étant refusée aux couples de femmes et aux femmes célibataires, nombre d’entre elles ont recours à ce don « fait maison ». Parfois, des couples hétéros souffrant d’infertilité masculine et qui ne veulent plus attendre davantage pour bénéficier d’un don choisissent aussi cette méthode naturelle pour faire un enfant sans passer par la PMA.

Le don naturel peut également être pratiqué dans le cadre d’un projet de coparentalité, par exemple entre deux amis ou encore entre une femme et un couple d’hommes, même si beaucoup d’entre eux préfèrent l’insémination artificielle, c’est-à-dire avec une pipette et donc sans rapport sexuel.

Aussi, il est important de noter que selon la législation française, le don doit obligatoirement être anonyme et s’effectuer dans l’un des Centres d’Etude et de Conservation des Œufs et du sperme (CECOS). Celles et ceux qui souhaitent connaître l’identité de celui qui les aidera à concevoir leur enfant choisissent d’écarter cette option.

Une autre raison très pragmatique qui pousse certaines personnes à concevoir via un don de sperme naturel : le prix. En effet l’insémination naturelle, donc par rapport sexuel non protégé, est évidemment bien moins chère qu’une insémination artificielle médicalisée effectuée en France ou encore à l’étranger. Rappelons que les couples lesbiens et les femmes célibataires sont nombreux à partir en Belgique, au Royaume-Uni ou en Espagne pour faire une FIV ou une insémination artificielle.

Ensuite, on peut lire partout sur internet que les chances de tomber enceinte via un don naturel sont 3 fois plus élevées qu’avec une insémination artificielle, même si selon les sites australien Kidspot et l’américain Known Donor Registry, ces données ne seraient pas prouvées scientifiquement.

Quels sont les risques du don de sperme naturel ?

D’abord, le risque est infectieux. Puisque cette technique de procréation non médicalisée implique un rapport non protégé, le donneur comme la receveuse s’exposent aux maladies sexuellement transmissibles (MST). Heureusement, la plupart des receveuses demandent des tests à jour.

Ensuite, il existe un risque juridique. La mère de l’enfant peut demander une reconnaissance de paternité et une pension alimentaire, à l’instar de l’enfant issu du don de sperme et cela jusqu’à ses 28 ans. De son côté, le donneur peut chercher à faire reconnaître ses droits et devoirs vis-à-vis de l’enfant en tant que père et obtenir par exemple un droit de visite.

Quelles sont les autres techniques pour tomber enceinte avec un donneur de sperme ?

D’autres méthodes de procréation existent. Celles et ceux qui cherchent à fonder leur famille peuvent ainsi avoir recours à une insémination artificielle médicalisée avec sperme de donneur ou encore à une fécondation in vitro (FIV) avec don de sperme.