L’ovocyte est l’équivalent du spermatozoïde chez l’homme ; il s’agit de la cellule reproductrice féminine. Chaque ovaire en contient plusieurs milliers dès la naissance et leur nombre diminue progressivement avec l’âge. Tous les mois, à partir de la puberté, une dizaine d’ovocytes se développent dans l’ovaire ; un seul d’entre eux deviendra suffisamment mature pour être expulsé. C’est le phénomène de l’ovulation. L’ovocyte est alors devenu un ovule et peut être fécondé par un spermatozoïde. C’est en fait une seule et même cellule mais à deux étapes de maturation différentes.

Comment se passe le don?

Comme tous les dons, c’est un geste généreux et un espoir pour ceux qui en ont besoin. Mais il a cette particularité de nécessiter une préparation et, donc, une organisation de la part de la donneuse.
En 2011, 1 806 couples attendaient un don d’ovocytes. Et le délai s’étend de 2 à 4 ans.

Une consultation permettra à la future donneuse d’aborder toutes les questions nécessaires, y compris celle de la contraception. En effet, la stimulation de l’ovulation va rendre possible une grossesse, avec un risque de grossesse multiple. Les rapports sexuels doivent donc être protégés pendant cette période : il sera recommandé d’utiliser des préservatifs jusqu’aux prochaines règles, sauf si un stérilet a été laissé en place. Au premier jour des règles suivant le don, le mode de contraception antérieur pourra être repris.

 

Don d’ovule représenté par une main qui donne un ovocyte

 

Une fois sa décision prise, la donneuse signe un formulaire de consentement au don, ainsi que son partenaire si elle vit en couple.

La donneuse peut revenir à tout moment sur sa décision et ce, jusqu’à l’utilisation de ses ovocytes.

Sont alors étudiés ses antécédents familiaux et sont réalisés des examens cliniques et biologiques permettant d’évaluer son état de santé, de mieux connaître sa fertilité et d’éliminer toute contre-indication au don. Un entretien avec un psychologue ou un psychiatre est également recommandé, permettant à la donneuse comme à son partenaire le cas échéant de parler librement de ce que représente cette démarche. Cet entretien pourra être renouvelé à la demande.

Seulement deux tiers des donneuses seront finalement retenus. Deux à trois mois sont habituellement nécessaires entre le premier entretien et la réalisation du don. La stimulation des ovaires. Ce traitement s’effectue à domicile et vise à obtenir la maturation de plusieurs ovocytes. Pendant 10 à 12 jours, la donneuse s’administre elle-même des injections sous-cutanées quotidiennes d’hormones ou fait appel à une infirmière. Elle doit s’attendre à quelques désagréments comme des bouffées de chaleur ou des ballonnements. Cette période est étroitement surveillée, à raison de 3 à 4 prises de sang et/ou échographies ovariennes qui permettent d’observer la bonne réponse au traitement, d’éventuellement l’adapter, et de fixer le jour et l’heure de la dernière injection, celle qui achèvera la maturation.

L’employeur doit autoriser la donneuse à s’absenter à chaque étape du don, depuis les examens jusqu’au prélèvement, y compris pendant la stimulation ovarienne.

Le prélèvement

Cette dernière étape du don a lieu 35 à 36 heures après la dernière injection. La donneuse est hospitalisée durant une journée. Ses ovocytes sont prélevés par voie vaginale, sous antidouleurs ou sous anesthésie. Une opération qui dure moins de dix minutes. Les ovules sont ensuite confiés au laboratoire pour une fécondation in vitro et bénéficieront à des couples qui ne peuvent pas avoir d’enfant parce que la femme n’a pas ou plus d’ovocytes, parce que ses ovocytes présentent des anomalies, ou parce que les parents risquent de transmettre une maladie génétique grave à l’enfant. Une ponction permet en moyenne le recueil d’une dizaine d’ovocytes qui peuvent être répartis sur 2 ou 3 receveuses, choisies en fonction d’une liste d’attente mais aussi, si possible, de certains critères morphologiques ou biologiques : origine ethnique, couleur de la peau, des cheveux et des yeux, groupe sanguin.

En 2011, 402 femmes ont fait un don permettant près de 800 fécondations in vitro et la naissance de 208 enfants. La prise en charge. Comme pour tous les dons provenant du corps humain, le don d’ovocytes n’est pas rémunéré mais il est intégralement pris en charge sur justificatifs (frais médicaux, transport, arrêt de travail…).

Qui peut donner?

La donneuse doit avoir entre 18 et 37 ans, être en bonne santé et avoir eu déjà un enfant. La loi de bioéthique de 2011 autorise les femmes sans enfants à donner leurs ovules mais les décrets d’application qui doivent en préciser les modalités n’ont toujours pas été publiés, rendant impossible l’application effective de la loi. La plupart des donneuses ne font qu’un seul don mais il est possible d’en réaliser un deuxième quelques mois après le premier.

Le nombre d’enfants issus du don d’ovules d’une seule et même donneuse est limité à 10.À noter qu’il est également possible de donner ses ovocytes avant un traitement ou une intervention chirurgicale qui pourrait diminuer ou stopper leur production et donc présenter un risque pour la fertilité immédiate ou future. C’est le cas, par exemple, avec certains traitements du cancer.

Où s’adresser?

Vingt-six centres sont agréés en France pour le don. Ils peuvent dépendre d’un Centre d’études et de conservation des œufs et du sperme (Cecos) mais il existe aussi des centres d’assistance médicale à la procréation qui ne sont pas des Cecos. La liste de ces centres est disponible sur dondovocytes.fr

Et après?

Effets indésirables. La donneuse peut avoir besoin, les jours qui suivent le prélèvement, de se reposer. Elle peut ressentir une sensation de pesanteur, des douleurs pelviennes ou constater de légers saignements. Ces effets secondaires ne durent pas et sont sans gravité. Si ces effets persistent ou s’intensifient, il peut s’agir d’une réponse excessive des ovaires à la stimulation, appelée syndrome d’hyperstimulation. Très exceptionnellement, il peut se traduire par une prise de poids rapide, des troubles digestifs, voire une gêne respiratoire. La donneuse doit contacter sans attendre le centre qui la suit ou un service d’urgences. Des complications liées au geste chirurgical peuvent évidemment survenir – hémorragie, infection… – mais ils sont très rares. Dans tous les cas, le suivi médical se poursuit après le don et la stimulation ovarienne n’a aucune conséquence à long terme.

Donner ses ovules ne diminue pas les chances de grossesse de la donneuse et n’avance pas non plus l’âge de la ménopause.

Anonymat. La donneuse ne connaît pas le ou les couples receveurs. Ces derniers ne la connaissent pas non plus. Le législateur a opté pour le principe de l’anonymat afin d’éviter des pressions éventuelles de la part de la donneuse et/ou du couple receveur. Également pour faciliter l’accueil de ce don par le couple receveur. Aucune filiation ne pourra ainsi être établie entre la donneuse et l’enfant issu de son don. Cet enfant est celui du couple qui l’a désiré et sa mère est la femme qui l’a porté et mis au monde.