Tomber enceinte avec un don de sperme

Qu’est-ce que le sperme?

Liquide propulsé à l’extérieur du corps lors de l’éjaculation, le sperme est composé invariablement de 3 substances : les spermatozoïdes, créés par les deux testicules, le liquide séminal, issu des glandes sexuelles internes et le liquide prostatique, qui, comme son nom l’indique, provient de la prostate. Et comme ce « cocktail » est réalisé juste avant l’éjaculation, le sperme n’offre jamais exactement le même mélange. En effet, les proportions – entre ces différentes secrétions – varient en fonction de chaque individu, de l’âge et des circonstances (rythme des éjaculations). Traditionnellement, le volume expulsé se situe entre 1,5 à 4,5 ml de sperme – et cela, si l’homme a connu 2 ou 3 jours d’abstinence. Dans le cas contraire, la volumétrie peut évoluer pour atteindre, par exemple, moins de 1 ml pour des personnes ayant 2 éjaculations par jour.

Sa participation dans la fécondation.

La spermatogénèse – ou le processus de production des spermatozoïdes – débute à la puberté et se poursuit, en continu, jusqu’à la fin de sa vie. Elle est cependant, très active entre 20 et 30 ans. A l’approche de la quarantaine, elle se ralentit petit à petit. En règle générale, lorsque le sperme contient entre 20 et 200 millions de spermatozoïdes par millilitres, il est considéré comme « normalement fécondant ». Lors du rapport sexuel, ils sont alors propulsés dans le corps de la femme et doivent parvenir « rapidement » jusqu’à la glaire cervicale. A noter qu’ils se déplacent d’environ 2 centimètres par heure. Arrivés au niveau du col de l’utérus, ils bénéficient de la substance visqueuse de la glaire, qui les nourrit et ôte le plasma séminal recouvrant les spermatozoïdes. Ensuite, le premier gamète mâle entre dans l’ovule – c’est la fécondation – et dresse une barrière pour que les autres ne puissent plus y accéder.

 

Test de grossesse positif avec des spermatozoïdes

 

Pourquoi recherchez-vous un don?

Infertilité masculine.

La recherche d’un don de sperme est motivée par différents facteurs. Comme dans le cadre légal et institutionnel, elle concerne les couples hétérosexuels, elle peut indiquer un cas de stérilité chez l’homme. Le diagnostic est établi à la suite d’un spermogramme et à un spermocytogramme, qui permet d’étudier le volume de l’éjaculat mais aussi, son apparence, son temps de liquéfaction, son pH, sa consistance, sa viscosité et l’agglutination des spermatozoïdes. Par exemple, si l’échantillon révèle des « candidats » accolés entre eux de manière anormale, cela peut être signe d’infertilité.

Les anomalies qui peuvent être ainsi révélées vont de l’aspermie (volume éjaculatoire nul) à hyperspermie (volume supérieur à 6 ml), de l’azoospermie (absence totale de spermatozoïdes) à la polyzoospermie (concentration supérieure à 250 millions /ml), sans compter les questions relatives à leur mobilité et leur vitalité (asthénozoospermie, nécrozoospermie, nécrozoospermie) ou les anomalies chromosomiques du sperme. Au delà de l’infertilité masculine, il peut s’agir également d’une absence totale de présence masculine dans le processus visant à devenir mère. Il peut s’agir aussi bien d’un couple lesbien que de femmes célibataires, n’ayant pas trouvé le compagnon idéal pour fonder une famille.

Présence de maladies

Le recours au don de sperme est également requis pour pallier tous risques de transmission de maladies à l’enfant. Par exemple, pour le cas d’un homme, porteur d’une maladie sexuellement transmissible, comme le SIDA ou de tout autre virus qui ne peut pas être éliminé du sperme. Mais il peut s’agir, également, d’anomalies génétiques ne pouvant être détectées sur l’embryon. Cependant, l’absence de maladies génétiques – transmises par l’homme – n’est malheureusement pas totalement évitée. L’actualité est parsemée d’histoires sur des donneurs, porteurs de pathologie transmissible à leurs descendants. Mais, sur ce sujet, le docteur Allan Pacey, de l’université de Sheffield et de la British Fertility Society, estime que « si nous devons considérer chaque maladie, la liste ne sera jamais close. Et, de toute façon, certaines passeront toujours à travers les mailles du filet ». En France, certaines prédispositions héréditaires, comme l’hypertension artérielle, le cancer sont très surveillées par les généticiens, qui souhaitent éviter de « marier » une receveuse et un donneur présentant les mêmes facteurs de risques. Cependant, toute naissance est le fruit d’un aléa génétique, rendant le risque 0 impossible à formuler.

Quelle procédure d’insémination?

Insémination artificielle.

L’insémination artificielle est une pratique encadrée par la loi : elle ne peut être pratiquée que dans des centres habilités et, en France, pour des couples hétérosexuels, en âge de procréer, mariés ou vivant ensemble depuis plus de 2 ans. L’insémination artificielle avec sperme du conjoint (IAC), est particulièrement indiquée pour les hommes ayant une qualité de sperme insuffisante ou un problème d’éjaculation, voire d’érection ou pour les femmes éprouvant des difficultés à ovuler ou présentant des anomalies au niveau du col de l’utérus ou de la glaire cervicale. Pour les autres cas, on peut faire appel à une insémination artificielle avec sperme de donneur (IAD). Le processus consiste, dans un premier temps, à stimuler les ovaires avec des hormones, afin de produire des follicules. Leur taille et leur quantité sont ensuite contrôlées par le biais des échographies. La receveuse doit ensuite prendre une autre hormone, qui provoque la libération de l’ovule. Le jour de l’insémination, le sperme est recueilli, frais ou congelé, du conjoint ou d’un donneur, avant de subir un tri et une sélection des « champions », en vue de préparer l’échantillon à introduire, par le biais d’un fin cathéter, dans l’utérus de la femme.

Insémination artisanale.

Mais l’insémination artificielle n’est accessible qu’à une certaine catégorie de la population. En France, pour les femmes célibataires et les couples homosexuels, il ne peut s’agir que d’une insémination artisanale. Cette méthode consiste à recueillir le sperme d’un donneur et à injecter – via une pipette – la semence dans le vagin de la receveuse. Cela suppose de parvenir à établir une certaine confiance entre les différents protagonistes : en effet, sans cadre légal, le donneur est libre de réclamer ses droits de paternité – et cela, même si l’insémination intervient des années plus tard. Certaines dérives valorisent également l’insémination artisanale en mode « naturel », ce qui suppose d’avoir un rapport sexuel avec le donneur, pour permettre la fécondation « traditionnelle ». Face à ces situations, certaines femmes choisissent de partir à l’étranger, pour recevoir un don de sperme par la voie artificielle. Encore refusée dans l’Hexagone…

Pourquoi partir à l’étranger pour recevoir un don de sperme?

La permissivité étrangère.

Si les couples hétérosexuels, mariés ou vivant ensemble depuis au moins 2 ans, bénéficient du soutien de la loi française, les femmes célibataires et les couples homosexuels doivent trouver une autre solution pour satisfaire leur envie d’avoir un enfant et de fonder une famille. Et cette solution peut prendre le chemin d’un séjour à l’étranger…Nombreux sont les pays qui offrent davantage de souplesse que la France en la matière. Selon l’Association des familles homoparentales, cela occasionnerait de « 500 à 800 naissances de petits Français à l’étranger » (source : Libération, article du 9 avril 2013 « PMA : le don de répondre à de multiples désirs d’enfant). Sans parler de ceux qui, comme le Danemark, permettent aux donneurs d’être anonymes ou, au contraire, « ouverts » à un contact avec l’enfant à sa majorité. Mais ce recours à une insémination artificielle, à l’étranger, n’est pas accessible à tous les budgets. « En Espagne, il faut compter 6 000 euros, non remboursés par la Sécu, sans compter le voyage et l’hôtel » (source : France Info, émission du 5 avril 2013 « Ces femmes qui font un enfant toute seule »). Un coût qui pousse à l’insémination sauvage, faute de mieux.

Le paradoxe français.

Si l’on exclut volontairement les questions relatives à l’homosexualité (qui soulèvent d’autres débats), il existe, en France, en vrai paradoxe. A savoir, la Procréation Médicalement Assistée (PMA) ne concerne que les couples hétérosexuels, mais les femmes célibataires peuvent – légalement – adopter. En d’autres termes, elles peuvent – au regard de la loi – élever et éduquer correctement un enfant mais ne sont pas libres d’en porter un. Aujourd’hui, l’âge moyen pour concevoir son enfant est de 30 ans, alors qu’il se situait autour de 26 ans, en 1977 : un phénomène sociétal qui n’entre pas en corrélation avec l’horloge biologique de la femme, qui dit, qu’à 35 ans, leur fertilité chute de manière drastique. La conséquence ? Des femmes n’ayant pas de relations, développant l’envie d’avoir un « bébé toute seule ». Et cela, sans le faire pour autant dans le dos d’un homme. A noter que de nombreux pays voisins permettent aux femmes célibataires d’avoir une PMA, comme la Belgique, le Royaume-Uni, les Pays-Bas ou encore l’Espagne. Une insémination artificielle, même si elles ne sont pas stériles. Simplement parce qu’ils estiment qu’elles ne doivent pas payer le prix de leur solitude.

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