L’infertilité féminine est de plus en plus répandue en France, une augmentation sur 20 ans due notamment à des facteurs environnementaux et comportementaux. L’infertilité, par ailleurs définie comme l’incapacité de concevoir un enfant après avoir eu un an de rapports sexuels sans contraception et culminant dans un coït vaginal, rappelle bien souvent qu’elle est un vrai sujet au cœur de nombreux débats, notamment sur certaines méthodes de contraception. Les causes sont nombreuses et les conséquences généralement lourdes pour le couple. On estime à 500 000 le nombre de couples qui consultent chaque année pour des problèmes d’infertilité. Chez la femme, le pourcentage d’infertilité avoisine les 30%, soit 1/3 de la population. Mais comment savoir si l’on est stérile ?

L’infertilité féminine, un mal du 21ème siècle

De plus en plus de couples rencontrent des problèmes au moment de procréer. Et l’infertilité touche plus souvent les femmes que les hommes. Les causes de l’infertilité féminine : ovaires capricieux, trompes obstruées, endométriose ou encore utérus inhospitalier. L’âge de la femme est également souvent mis en cause. On considère que passé 35 ans, une femme a plus de chances de rencontrer des problèmes pour procréer. Aussi, un mode de vie jugé malsain peut entraîner une baisse de la fertilité chez la femme : les fumeuses ou les femmes en surpoids ont tendance à rencontrer plus de difficultés à tomber enceinte qu’une femme dont le mode de vie serait plus sain. Certains métaux lourds et très polluants pour notre environnement comme le plomb ou encore certains perturbateurs endocriniens comme le bisphénol et la pollution atmosphérique pèseraient eux aussi sur l’infertilité féminine.

 

Femme inquiète qui regarde un test de grossesse

 

Deux types d’infertilité féminine

Il faut distinguer deux types d’infertilité : l’infertilité primaire et l’infertilité secondaire. L’infertilité primaire concerne les femmes n’ayant jamais été enceinte, d’un ou plusieurs enfants. L’infertilité secondaire désigne les femmes ayant déjà porté un ou plusieurs enfants, indépendamment de la durée de la grossesse. Pour l’une comme pour l’autre, il est nécessaire de prendre les bonnes dispositions et de comprendre l’origine du problème, ainsi que ses solutions.

Comment savoir si je suis stérile?

Souvent, lorsqu’un couple rencontre des difficultés à procréer après plusieurs mois de rapports sexuels sans contraception, le doute s’installe. Pour une femme de moins de 35 ans, l’infertilité est souvent déclarée après plus d’un an de tentatives. Pour celles qui ont dépassé cet âge, elle est généralement diagnostiquée après 12 mois de rapports sans grossesse. Si l’infertilité n’est plus un sujet tabou, elle reste cependant un sujet très délicat à aborder au sein même du couple et particulièrement pour les femmes, légèrement plus touchées par le phénomène. Cependant, ce sont souvent elles qui réalisent le problème et se décident à aller consulter. Aussi, il est nécessaire de déceler l’infertilité féminine au plus tôt pour mieux l’accepter et trouver des solutions au sein du couple.

Une consultation chez le médecin

La première chose à faire est de consulter un médecin afin d’effectuer un large test de fertilité. Certains gynécologues sont spécialistes de l’infertilité, mais un généraliste pourra tout aussi bien vous orienter vers le bon professionnel. Le médecin est là pour orienter la femme vers les examens à faire pour déceler l’infertilité. Bien souvent, les examens sont faits en couple afin de comprendre quel partenaire souffre de stérilité mais aussi afin de comprendre le fonctionnement physique et psychique du couple. Cet examen clinique chez le médecin comprend l’examen de l’appareil génital, l’examen des seins, la vérification de la glaire cervicale ou encore l’ouverture du col. Puis il est suivi d’un interrogatoire qui précise par exemple l’ancienneté de l’infécondité du couple, la fréquence des rapports sexuels, la contraception utilisée, l’atmosphère au sein du couple, les éventuels problèmes rencontrés, les antécédents gynécologiques, les antécédents obstétricaux… Cette liste est non exhaustive et est adaptée en fonction du profil des patients.

Une batterie d’examens

La série d’examens se déroule sur plusieurs mois et est minutieuse. Elle permet de comprendre le fonctionnement du corps de la femme durant son cycle. Le bilan chez la femme comprend généralement un examen gynécologique afin de déceler anomalies anatomiques ou infection. Il comprend généralement un toucher vaginal, un examen au spéculum et un frottis vaginal.
Puis le médecin va procéder à un examen de la température de la femme. Il va surveiller les variations de température durant un cycle afin de déterminer si l’ovulation a lieu et quand elle a lieu. Cet examen permet de savoir si le cycle de la femme est régulier et ainsi de le surveiller au plus près. Ces variations de température sont directement liées aux variations du taux de progestérone.
Une prise de sang est aussi nécessaire afin d’effectuer un bilan hormonal. Il est indispensable au diagnostic final d’infertilité. Les hormones sont au centre de la procréation et régulent l’intégralité du processus de reproduction.

Le test de Huhner sera aussi mené afin d’analyser la qualité de la glaire du col de l’utérus après un rapport sexuel et ainsi vérifier sa compatibilité avec les spermaticides du partenaire. Ce test étudie aussi l’évolution des spermatozoïdes dans la glaire cervicale et la glaire est ensuite observée au microscope pour vérifier si les spermatozoïdes sont mobiles et s’ils survivent dans la glaire cervicale.
Des dosages hormonaux sont également effectués : dosage de la FSH et de la LH, dosage de l’estradiol et des androgènes, dosage de la progestérone. On procède aussi à une sérologie.
Enfin, une échographie pelvienne et une hystérosalpingographie seront pratiquées, permettant de déceler des anomalies physiques au niveau des ovaires, des trompes ou de l’utérus. L’hystérosalpingographie ou hystérographie est une radio de l’utérus et des trompes qui permet de vérifier la perméabilité des trompes utérines. Le médecin injecte un produit afin de visualiser l’intérieur de l’utérus. On peut aussi procéder à une coelioscopie.

Et les tests à la maison?

Il est très délicat et non recommandé de tester sa fertilité à domicile. Les tests disponibles sont peu fiables et ne peuvent pas rivaliser avec l’exactitude des données obtenues après un examen chez le médecin et la batterie de tests. A noter chez les hommes, un autotest permettant de dépister chez soi sa concentration de spermatozoïdes est disponible en pharmacie.