Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)

On estime qu’une femme sur cinq est touchée par le syndrome des ovaires polykystiques (ou SOPK). De quoi s’agit-il réellement ? Quelles en sont les causes ? Des études récentes ont démontré l’existence d’un lien entre ce syndrome et l’hormone anti-müllerienne. Quels sont les traitements aujourd’hui disponibles ? Les femmes touchées par ce syndrome sont-elles davantage exposées à un risque d’infertilité ? Cet article a pour objectif de répondre à toutes ces questions afin de faire la lumière sur ce syndrome répandu.

Qu’est-ce que le syndrome des ovaires polykystiques ?

Ce syndrome, très répandu dans la population féminine, est aussi appelé syndrome de Stein-Leventhal. Il s’agit d’un trouble hormonal qui touche environ 8 % des femmes en âge de procréer. Les symptômes peuvent apparaître assez tôt et évoluer par la suite. Ils peuvent aussi apparaître aux alentours de la trentaine.
Concrètement, le SOPK est une anomalie caractérisée par une hausse inhabituelle de la production d’hormones mâles (les androgènes) dans les ovaires, ce qui a pour conséquence de perturber la production d’ovules. Or, ces ovules doivent en principe être libérés au moment de l’ovulation. Chez les femmes touchées par le SOPK, les ovules ne se libèrent pas et se transforment en kystes remplis de liquide. Ces derniers s’accumulent dans les ovaires et peuvent augmenter de volume. À terme, ce syndrome peut affecter d’autres systèmes de l’organisme et entraîner des conséquences plus ou moins importantes sur la santé.

 

Concept syndrome des ovaires polykystiques

 

Quels sont les symptômes du SOPK ?

Le SOPK est marqué par l’existence de nombreux symptômes variables d’une femme à l’autre.
Parmi les symptômes les plus courants on trouve :

  • des menstruations irrégulières ou peu fréquentes
  • une aménorrhée, ou absence totale de menstruations
  • des saignements anormaux pendant les menstruations
  • un volume excessif des ovaires avec de petits kystes ou follicules indolores dans les ovaires
  • de petits boutons de la taille d’un raisin sec dans les régions du cou et des aisselles
  • un épaississement de la peau au niveau du cou et des aisselles
  • un brunissement de la peau au niveau de l’aine et des replis cutanés
  • une perte de cheveux
  • une pilosité excessive sur le corps, y compris le visage
  • de l’acné en grande quantité
  • une prise de poids, voire de l’obésité
  • une dépression ou une grande situation d’anxiété
  • une hausse du taux de sucre dans le sang
  • une infertilité

Quelles sont les causes possibles du SOPK ?

Depuis de nombreuses années, les causes du SOPK posent question. Jusqu’à aujourd’hui, les médecins évoquaient des causes possibles comme un taux élevé d’insuline dans l’organisme, un excès de poids et une hyperandrogénie. Cependant, une étude récente révèle qu’il existe un lien ténu entre ce syndrome et l’exposition prénatale à un facteur de croissance appelé hormone anti-müllerienne. Cette hormone intervient dans les premières semaines de gestation et joue un rôle majeur dans la formation des organes sexuels de l’enfant à naître. Cette dernière a pour conséquence de provoquer une sur-stimulation sur les cellules du cerveau directement liées dans la gestion du taux de testostérone. La conséquence est une hausse de cette hormone dans l’utérus et le sang. Le fœtus féminin présente alors un taux important de testostérone, ce qui fait qu’il se masculinise. On parle alors d’hyperandrogénie.

De quelle manière le diagnostic du SOPK est-il établi ?

Le diagnostic du SOPK débute en règle générale lorsque la patiente présente un ou plusieurs symptômes. Le professionnel de santé préconise alors un examen médical et s’informe sur les antécédents médicaux et le cycle menstruel de la patiente. Il peut aussi effectuer un examen pelvien ou une échographie vaginale pour rechercher des kystes ovariens. À ces examens peut s’ajouter une analyse sanguine afin de déterminer le taux d’insuline et le taux des autres hormones. Grâce aux résultats, il sera possible d’établir un diagnostic de SOPK.

Quels sont les traitements du SOPK ?

Il est impossible de guérir complètement le SOPK. Cependant, il existe des traitements qui permettront de rétablir le bon équilibre des hormones et soulager certains symptômes comme la prise de poids et l’acné.
Pour traiter l’acné, des contraceptifs oraux et des antiandrogènes peuvent être proposés à la patiente. Notez que la pilule contraceptive ne changera pas le SOPK sous-jacent et ce dernier réapparaîtra quand vous arrêterez sa prise. De la même manière, la prise de médicaments antihyperglycémiant permettra d’aider à maîtriser la glycémie. Elle est très utile pour les femmes atteintes de SOPK. Enfin, celles souffrant d’infertilité pourront se tourner vers des inducteurs d’ovulation ou bien des interventions chirurgicales plus poussées.

Cependant, la principale mesure sera de changer certaines habitudes de vie pour prévenir des problèmes de santé plus importants. Perdre du poids, faire du sport et manger sainement en font partie. Cela permettra à votre corps de réguler ses cycles hormonaux. Pour lutter contre la perte de cheveux, l’utilisation de certains shampoings et revitalisants permettront de donner du volume aux cheveux. Pour éliminer la pilosité disgracieuse, il existe également des moyens efficaces.
Bon à savoir : Après des études menées sur les souris souffrant de SOPK, des chercheurs ont trouvé un moyen de traiter cette affection par une molécule particulière. Il s’agit du cetrorelix, utilisé dans le cadre de la fécondation in vitro.

Quel médecin faut-il consulter face à une suspicion de SOPK ?

Si vous suspectez l’existence d’un tel syndrome, il est préférable de vous tourner vers un endocrinologue. Il s’agit d’un médecin spécialisé dans les désordres hormonaux. Un autre professionnel de la santé comme un nutritionniste pourra vous aider à perdre du poids mais ne traitera pas directement le SOPK.

Quels problèmes de santé peuvent être associés au SOPK ?

Certaines femmes peuvent présenter des problèmes de santé associés au SOPK. En effet, ce syndrome modifie en profondeur l’équilibre hormonal qui est susceptible d’agir sur tout l’organisme. Il est donc indispensable de se faire traiter le plus rapidement possible.
Les problèmes de santé éventuels les plus courants sont les suivants :

  • fausses couches et infertilité irréversible
  • diabète ou pré diabète
  • intolérance au glucose
  • diabète survenant pendant la grossesse (diabète gestationnel)
  • pilosité excessive, y compris sur le visage
  • maladies cardiaques
  • taux élevé de mauvais cholestérol
  • hémorragies utérines
  • hypertension artérielle
  • accouchement prématuré
  • apnée du sommeil
  • cancer du sein
  • cancer de l’utérus

Existe-t-il un risque de transmission du SOPK pendant la grossesse ?

Une équipe de chercheurs de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) a découvert que les femmes enceintes touchées par le SOPK présentaient un taux d’hormone anti-müllerienne supérieur à 30 %. Or, il est démontré que cette hormone est une des causes du déséquilibre hormonal dans l’utérus et chez le fœtus féminin.
L’essai, réalisé sur des souris, a permis de répondre à la question de savoir s’il existait un risque de transmission du SOPK à l’enfant pendant la grossesse de la mère victime de ce déséquilibre hormonal. Les chercheurs ont injecté sur les souris une dose supérieure d’hormone anti-müllerienne pendant la grossesse. Les souris qui ont fait l’objet de cette étude ont effectivement donné naissance à des souris femelles qui ont développé rapidement des symptômes semblables au SOPK. En effet, elles ont montré des problèmes de fertilité et une puberté retardée.

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