La mycose génitale peut-elle avoir un impact sur la grossesse ?
Au cours de leur vie, la plupart des femmes sont confrontées à une mycose génitale. Causée par le Candida Albicans, un champignon microscopique présent naturellement dans le vagin, cette infection se soigne généralement facilement. Pendant la grossesse, les femmes sont davantage touchées par cette affection gynécologique. La mycose vaginale comporte-t-elle un risque pendant la grossesse ? Comment en venir à bout ?
Mycose vaginale : de quoi s’agit-il ?
Le Candida Albicans est un champignon à l’origine de la mycose vaginale chez les femmes. Pendant la grossesse, le corps subit de profonds changements qui sont autant de terrains fertiles pour la propagation de ce champignon. En effet, ce dernier apprécie particulièrement se développer lors de fluctuations hormonales à l’origine d’un dérèglement de la flore vaginale. On estime donc qu’une femme a 10 fois plus de risque de souffrir de mycose génitale pendant la grossesse.
Les femmes touchées par cette infection ont des symptômes bien précis : des pertes vaginales anormales, autrement dit de couleur blanche, abondantes et souvent visqueuses. Les femmes font également état d’une sensation importante de démangeaisons à l’entrée du vagin, souvent inconfortables au quotidien. Durant les rapports sexuels, il n’est pas rare que les femmes ressentent des douleurs.
La mycose génitale n’est pas une infection génitale profonde
Contrairement à d’autres infections vaginales comme les chlamydioses et les gonococcies, la mycose vaginale (ou vaginite) n’est pas une infection génitale profonde. Plus concrètement, cela signifie qu’elle n’atteint pas en principe l’utérus ni les trompes. En phase de grossesse, la mycose ne touche que le vagin et la vulve.
Ainsi, le principe est qu’une mycose vaginale a peu de risques d’infecter l’enfant à naître. Les chiffres à ce sujet sont assez parlants : sur 1000 bébés pesant plus de 2,5 kg, le champignon à candida n’en a infecté que 7. Cependant, plus le poids de l’enfant est faible et plus ce dernier a de risque d’être touché par l’infection. Un enfant prématuré sera donc forcément plus fragilisé face à la levure de type candida.
L’impact sur le nouveau-né peut également être supérieur à la moyenne s’il existe d’autres facteurs de risque comme une infection sexuellement transmissible, la prise d’antibiotiques ou de corticoïdes, un déficit immunitaire.
Dans tous les cas, la mycose vaginale doit être prise au sérieux et traitée avant tout accouchement, de sorte à protéger au maximum l’enfant à naître.
Mycose vaginale : impact sur la fertilité
Le fait de souffrir d’une mycose vaginale a-t-elle une conséquence sur la fertilité ? Les médecins considèrent qu’il n’y a pas de risque à tenter d’avoir un enfant même si vous avez une mycose. En revanche, les femmes peuvent parfois rencontrer quelques difficultés à concevoir un enfant. En effet, le champignon à l’origine de cette infection entraîne un déséquilibre de la flore vaginale. Or, cela a une répercussion sur la glaire cervicale qui devient alors plus épaisse, ce qui peut empêcher les spermatozoïdes de continuer leur trajectoire.
Dans l’absolu, vous ne prenez pas de risque à tenter d’avoir un enfant tout en ayant une mycose génitale. Cependant, vous risquez d’être gênées par les relations sexuelles et de ressentir une sensation de brûlure, pendant et/ou après le rapport.
Mycose et naissance prématurée : existe-t-il un risque ?
Le fait de souffrir d’une mycose génitale constitue-t-il un risque en matière de naissance prématurée de l’enfant ? En principe, cela n’a pas de conséquence pour l’enfant. Néanmoins, il existe un risque de chorioamniotite, d’où la nécessite de se soigner rapidement, surtout si vous êtes enceinte.
Dans ce cas la mycose entraîne une infection du liquide amniotique du fait de l’entrée dans le col de l’utérus de la levure de type candida albicans (le champignon responsable de la mycose vaginale). La conséquence pour l’enfant est de souffrir d’une mycose digestive ou de mycose de la peau dès la naissance.
Cela peut aussi entraîner dans certains cas une naissance prématurée du nouveau-né. Si tel est le cas, l’enfant est encore plus exposé au risque de candidose du fait de son degré élevé de fragilité.
Mycose vaginale : le traitement
Si vous pensez avoir une mycose vaginale alors que vous êtes enceinte, la priorité est d’en parler à votre gynécologue. Ce dernier réalisera un examen vaginal et vous prescrira une crème locale qui viendra calmer rapidement les irritations et les sensations de démangeaisons. Il est préférable de ne pas choisir l’auto-médication, surtout pendant la grossesse. Généralement, les médecins privilégient un traitement moins invasif qu’un traitement médical, surtout durant les trois premiers mois de grossesse.
Pour le reste, le traitement classique consiste en un traitement local, plus précisément l’utilisation d’ovule vaginal à introduire à l’intérieur du vagin, même pendant vos règles. Il s’agit d’ovules monodoses, ce qui signifie qu’il vous suffit d’en prendre un seul pour obtenir un résultat. Vous pouvez également opter pour un traitement de courte durée qui consiste en l’application d’un ovule pendant 3 soirs.
Votre médecin peut aussi vous prescrire une prise orale de comprimés, gélules ou capsules. Ce type de médicament a l’avantage de se répandre dans la circulation sanguine et d’atteindre des zones de muqueuses où il détruit les champignons présents. Seul votre médecin traitant peut prescrire ce médicament, d’où l’importance de consulter rapidement.
Votre médecin pourra aussi accompagner son analyse par un prélèvement vaginal, en introduisant un coton-tige stérile à l’intérieur du vagin. Ce dernier sera ensuite analysé en laboratoire dans l’optique de déterminer le traitement le plus adapté à la suppression du champignon incriminé.
Éviter une mycose vaginale : comment faire ?
Si la mycose vaginale n’est pas dangereuse pour la grossesse, il est tout de même fortement conseillé de l’éviter, principalement pendant cette phase particulière qu’est la grossesse. Il existe plusieurs solutions pour vous permettre d’éviter au maximum d’attraper cette infection. Attention, ces remèdes contre la mycose vaginale ne se suffisent pas en eux-mêmes et l’intervention d’un professionnel de la santé est nécessaire !
- évitez de porter des vêtements trop serrés, y compris les sous-vêtements. Privilégiez du coton, matière qui empêche l’accumulation de l’humidité. En effet, le champignon responsable de la mycose apprécie tout particulièrement les zones humides
- consommez des yaourts, de préférence natures et consommez des produits laitiers. Ces derniers sont d’une aide précieuse pour l’équilibre de votre flore vaginale
- ne prenez pas de bains chauds, ces derniers créant un environnement humide et chaud favorable au développement des bactéries
- prenez des probiotiques durant la grossesse. Ces derniers sont très utiles pour aider à lutter contre les bactéries et autres infections puisqu’ils permettent au corps de mieux se défendre au quotidien. Vous pouvez les prendre par voie orale principalement ou par voie vaginale.
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